EXCLUSIF : une espèce rare de trou noir, la France au mois d’août…
On sait déjà les difficultés de familles qui arrivent dans le cadre de la réunification familiale. Rien, absolument rien, n’est prévu si le conjoint n’a pas déjà un logement. Donc on est rodé, on rame… Zinzolin a réussi à payer, jusqu’ici, quelques nuitées d’hôtel, le temps de lancer les démarches.
Encore faut-il que les dysfonctionnements administratifs se maintiennent à un niveau « normal ».
Là, une famille afghane avec trois petites filles sont sans AUCUNE solution d’hébergement depuis un mois. L’Ofii de Créteil, dont elles dépendent (elles sont demandeuses d’asile), ne répond pas. Le 115, contacté quotidiennement, pas plus. Aujourd’hui, une fois de plus, après la nième tentative et plus de 40 minutes d’attente, notre conversation avec le s
Samu social a duré moins d’une minute. 40 secondes pour retrouver le dossier, 10 secondes pour annoncer qu’il n’y a rien.
Alors oui, la famille a “la chance” d’être à l’abri, pour le moment, grâce à une hébergeuse solidaire.
Mais les petites filles vont louper la rentrée. Leur domiciliation administrative est à Créteil (c’est le seul papier officiel qui leur permettrait de s’inscrire à l’école… du côté de Créteil), et elles habitent, pour le moment à Vanves. Prévoir un peu plus d’une heure et demie de trajet. Et, comme premier apprentissage, la fraude RATP. Ben oui, l’Assurance maladie n’a pas encore procédé à leur rattachement sur la CSS du papa (au téléphone, on m’explique que… c’est le mois d’août, donc il y a du retard), pas plus que la CAF (là, on ne parle pas du mois d’août, on annonce que la caisse traite en ce moment les demandes arrivées entre le 15 et le 24 juin).
Un mois. Un mois entier sans aucune réponse. Nulle part.
Si je vois encore un papier dans la presse sur les petites filles privés d’école en Afghanistan, je crois que je vais vomir.
Parce que en France, c’est pas mieux. Et tout le monde s’en fout.
Irena Havlicek
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